LA PIERRE A LE VENT EN POUPE
À l’heure de la crise sanitaire et d’une d’économie fragile, l’immobilier se porte bien. Le point sur les dernières tendances à la lumière des observations des notaires.
Le marché immobilier paraît remarquablement résilient. Sur l’ensemble du territoire national, les notaires notent une très forte appétence des Français pour l’investissement immobilier.
Un volume d’activité soutenu
Post-confinement, l’effet de reprise attendu a été instantané. Si cette reprise a été constituée essentiellement la concrétisation d’affaires initiées avant le blocage de l’activité, les professionnels du secteur ont été tout de même surpris du volume des ventes. La reprise n’a cependant pas permis de gommer les deux mois durant lesquels le marché était quasiment à l’arrêt. Cet effet s’est poursuivi.
D’après les statistiques des notaires de France, les mois d’été ont été marqués par une intense activité pour le secteur de l’immobilier. Pour 65% des professionnels de l’immobilier, consultés dans le cadre d’une enquête nationale réalisée au mois de septembre auprès d’études notariales réparties sur toute la France, la période estivale a été marquée par une hausse des transactions immobilières.
Appétence pour la pierre
La pierre continue à séduire les Français particulièrement au regard de sa capacité à fournir le complément de revenus dont ils pourront avoir besoin au moment de leur retraite. Surtout, cet engouement pour la pierre a traduit une volonté de changement de logement avec notamment le souhait d’un logement plus grand où télé-travailler, d’un logement équipé d’une ouverture sur l’extérieur, une terrasse ou un jardin.
En milieu rural, les notaires ont noté un regain d’intérêt pour les maisons avec terrain. Bouleversés par la crise sanitaire et le confinement, les Français se sont recentrés sur leurs besoins essentiels et à reconsidérer la qualité de leur logement. À terme le paysage immobilier pourrait se recentrer avec une meilleure répartition entre les petites et les grandes villes.
Stabilité des prix
L’attrait pour l’immobilier révèle aussi le souhait des investisseurs de placer ses économies dans des actifs jugés sécurisés face aux soubresauts des marchés financiers. Paradoxalement, cette recrudescence de la demande de biens immobiliers n’a pas eu d’effet sur les prix. Il est possible que dans cette période compliquée, les vendeurs aient d’eux-mêmes modéré leurs exigences afin de s’assurer de trouver rapidement un acheteur.
Au début de l’année, les prix continuaient à monter. À Paris, ils subissaient une forte accélération, avec +4,1% d’augmentation des prix pour les logements anciens d’Ile-de-France en un an, un phénomène encore plus marqué pour les appartements parisiens : +7% en un an. La crise sanitaire a mis un coup de frein à cette accélération. Désormais, si 20% des professionnels interrogés anticipent un ralentissement de la hausse des prix, la majorité d’entre eux s’attend à ce que les prix stagnent.
Autre tendance de fond identifiée par plusieurs professionnels : la possibilité d’un rééquilibrage des prix entre résidences urbaines et maisons de campagnes avoisinantes au bénéfice de ces dernières.