LA BONNE RÉSISTANCE DU MARCHÉ DE L’ART
Boosté par les très bons résultats des ventes d’œuvres d’art contemporain, soutenu par l’essor des ventes en ligne organisées par les grandes maisons de vente, le marché de l’art a tiré son épingle du jeu en 2020 dans le contexte de crise sanitaire et économique sans précédent.
Sans surprise, le volume des transactions d’œuvres d’art et d’antiquités en 2020 a été réduit par rapport aux années précédentes. Avec 42 milliards d’euros de transactions, il chute de 22% par rapport à 2019, mais moins qu’en 2009 quand la crise des subprimes la fait chuter de 36%. Il a donc très convenablement résisté. L’art représente une valeur refuge pour nombre d’investisseurs, ce qui invite à l’optimisme pour 2021.
Le boom des ventes en ligne
Face à la crise sanitaire, les acteurs de l’art – en tête desquelles les maisons de vente – se sont adaptés et ont pris le virage numérique à vitesse grand V. Les enchères en ligne ont été dopées par la pandémie et généré près d’un tiers des revenu de ces acteurs (contre 13% en 2019). Les ventes en ligne ont augmenté dans des volumes jamais vus : + 262% pour Christie’s, +134% pour Phillips, +440% pour Sotheby’s d’après les derniers chiffres de la plateforme Artprice.com.
Cette stratégie permet aux grandes maisons de ventes aux enchères de limiter la casse (20% en volume de transaction pour Christie’s et Phillips), voire de maintenir leur volume de vente par rapport à 2019 comme c’est le cas pour Sotheby’s.
La bonne santé de l’art contemporain
Le marché de l’art contemporain représente désormais 15% du marché de l’art global, d’après la 24e édition du rapport d’information Artprice sur le marché de l’art. Il y a 20 ans, son poids n’était que de 3%. Ce secteur de l’art est en pleine expansion.
Il se vend actuellement 6 fois plus d’œuvres contemporaines qu’il y a 20 ans. Avec près 2 milliards de dollars de résultat mondial, le marché de l’art contemporain pèse désormais plus lourd que la période des maîtres anciens et celle du 19e siècle.
Des prix record
Sur cette même période, le prix moyen d’une œuvre contemporaine a triplé puisqu’il est passé de 7.430 à 25.140 dollars faisant de l’art contemporain le premier moteur de croissance du marché de l’art au global.
La cote de l’artiste Jean-Michel Basquiat est un bon exemple de l’étonnante progression de ces actifs. Une de ses grandes toiles sans titre, Unstitled Skull de 1982, achetée 19.000 dollars en 1984 chez Christie’s, a été adjugée à 110,5 millions de dollars (99,5 millions d’euros) au profit d’un collectionneur japonais, lors d’une vente organisée à New York par Sotheby’s en mai 2017.