EDITO AVRIL 2020

Tout d’abord, nous vous espérons en bonne santé, ainsi que votre entourage.

Cette situation est complétement inédite en temps de paix : l’économie est mise à l’arrêt pour sauver des vies.

Se référer à 1929, 1987 ou 2008 n’est pas recevable car pour la première fois c’est un choc endogène, à la demande des Gouvernements. Les entreprises sont les « victimes » de cette crise économique qui a découlé de cette crise sanitaire, c’est la grande différence avec les précédentes. Et c’est pour cela que la réponse politique est beaucoup plus forte.

Le virus est mondial, la réponse est mondiale.

Les « bazookas » sont progressivement mis en place par les Gouvernements (politiques budgétaires & plans de relance) et les Banques Centrales (politiques monétaires et soutien aux banques), qui ont pris la mesure des évènements dans un délai incroyablement court.

Les réponses sont à la hauteur de la situation.

En France, c’est certainement la mesure de chômage partiel qui a été la plus pertinente.

Il est légitime de s’interroger sur ce qu’il adviendra de l’économie et des entreprises après ce séisme sanitaire. Un point majeur est cependant à souligner ici : il n’y a aucune raison d’avoir peur d’une dette publique plus importante.

Le Japon en est un parfait exemple, avec son ratio de Dettes / PIB au-delà des 225% et les taux d’intérêt devraient rester bas pour très longtemps.

Le point bas du marché se situera probablement entre le pic de panique et le pic de nouveaux cas, ce qui semble être la situation actuelle en Europe, mais peut-être pas encore aux Etats-Unis.

Ces dernières semaines, les valorisations se sont effondrées suite à un empilement de primes de risque :

  • prime de risque économique
  • prime d’incertitudes liée à la crise sanitaire
  • prime de risque politique
  • prime de solvabilité
  • prime de liquidité
  • prime de volatilité

Les actions – actifs les plus liquides- ont été les plus pénalisées. Il est probable que la vague touche désormais toutes les autres classes d’actifs jusqu’aux plus illiquides.

Concernant les risques sanitaires, beaucoup d’inconnues demeurent, mais le confinement permet de passer progressivement d’un effet domino dévastateur à une inversion successive des courbes de nouveaux cas.

Dans ce contexte d’incertitudes élevées, qui donnent lieu à des scénarii extrêmes de récession ou de fort rebond cyclique, construire une allocation pour vous est un vrai défi

Nous pensons qu’il faut profiter de cet environnement chahuté pour être constructif dans ses allocations.

La baisse de valorisation de plus de 30/35% nous semble suffisant pour regarder le marché actions ….progressivement et avec un grand discernement.

Nous ne pouvons pas déterminer le point bas (il y aura encore d’autres secousses sur les marchés) mais il s’agit d’accepter l’idée que les Bourses seront plus hautes à la fin de l’année qu’elles ne le sont actuellement pour décider de réinvestir graduellement.

L’année 2020 sera mauvaise pour les entreprises (baisse des chiffres d’affaires et des résultats) et pour les Etats (baisse des recettes fiscales) ; mais ce qui est important désormais c’est le 1er semestre 2021 (va-t-on consommer plus au 1er trimestre 2021 qu’au 1er trimestre 2019 ?) ainsi que le niveau du chômage aux Etats-Unis.

Cette crise va apporter des changements structurels dans nos habitudes à titre individuelle et dans celles des entreprises.

On ne peut pas couper tous les services (télécom, économie de l’abonnement, télétravail, école à distance, téléconsultation médicale, cloud, big data, cyber sécurité, paiement en ligne, livraison à domicile de produits frais…) ni stopper la tendance vers l’économie verte (fonds ISR).

Egalement, les besoins en infrastructures (numériques, de santé et en génie civil) sont énormes et devront être satisfaits plus vite que prévu

Enfin, personne n’a encore pris la mesure sur nos économies et notre pouvoir d’achat du contre-choc pétrolier actuel avec un baril à moins de 30$.

Stay safe at home !

Frederick HASKELL